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Noémy, une supermaman de 5 filles et entrepreneur

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Noémy, j’ai 25 et demi, 26 ans cette année. Je suis maman de 5 petites filles âgées de 9 ans et demi (10 ans en août pour l’aînée), la cadette aura 7 ans dans quelques semaines, ma benjamine a eu 5 ans, ma quatrième a eu 2 ans et ma petite dernière a eu 5 mois ce mois-ci. J’ai eu mes 5 petites filles avec mon mari qui s’appelle Jean-Louis et qui a 30 ans, mais qui va avoir 31 ans cette année. Nous sommes ensemble depuis 11 ans et nous sommes mariés depuis 5 ans.

Dans la vie, je suis forcément maman, c’est un travail, j’étais dans la psychothérapie peu avant mon dernier accouchement. Après mon accouchement, il y a eu un grand tournant et beaucoup de réflexions dans ma vie. C’est pourquoi j’ai vraiment hésité à reprendre le travail, car je ne me sentais plus trop alignée avec la psychothérapie et forcément c’est un métier qui demande beaucoup pour pouvoir aider les personnes, alors si nous-même nous ne nous sentons plus aligné, ou si on a plus envie de suivre des personnes, cela peut se faire ressentir rapidement.

Donc j’ai préféré ne pas reprendre, j’ai terminé mes accompagnements, car j’en avais quelques-uns. Je suis aussi créatrice de contenu et depuis peu je suis en formation pour être community manager et plus précisément coach business. J’ai choisi cette voie, car ça me plaît, je verrai ce que ça donne même si parfois je me pose des questions sur le fait de peut-être reprendre la psychothérapie. Mon mari et moi avons des projets donc forcément ces questions me reviennent beaucoup en tête.

Pour vous, qu’est-ce que ça signifie être Maman ?

Être maman, c’est beaucoup de bonheur déjà forcément, c’est une bénédiction, surtout que pas toutes les femmes peuvent être maman, en tout cas beaucoup ne peuvent pas porter de grossesse, c’est assez compliqué. Donc, je suis très reconnaissante d’avoir 5 petites filles.

J’ai eu notre ainée, j’avais 16 ans, on a eu notre première fille assez tôt et c’est vraiment du bonheur, de la bénédiction, mais c’est aussi beaucoup de stress, de questionnements puisque l’on a envie de bien faire, de ne pas reproduire certaines erreurs vécues par exemple avec nos parents.

Donc, je dirais vraiment qu’être maman, c’est avoir plusieurs casquettes déjà, avoir différentes émotions, et c’est jongler vraiment entre le bonheur et l’inquiétude.

Comment s’est passé ta première grossesse et les suivantes ?

Ma première grossesse a été assez compliquée, car je ne vivais pas avec ma mère, j’avais quelques problèmes. Depuis mes 14 ans, je jonglais entre chez elle et chez ma grand-mère paternelle et maternelle. Quand j’étais enceinte de mon aînée, ma mère voulait à nouveau que j’avorte car j’avais déjà quelques mois auparavant eu recours à une IVG, et ce, toujours avec le même papa. Et c’est justement ça qui a créé ce désir d’être maman pour moi.

Après mon IVG j’ai ressenti ce besoin d’enfanter. J’avais tellement ce désir que je me disais que même si je n’étais plus avec le père, il fallait absolument que j’ai mon propre enfant. Quand j’ai vu que ma mère ne me comprenait pas et qu’elle était déterminée dans ses choix, j’ai assumé moi-même jusqu’au bout puisque j’ai été placée en famille d’accueil en urgence, je n’avais plus vraiment d’endroit pour rester.

Et c’est vrai que mon mari à l’époque qui s’appelle Jean-Louis c’était compliqué pour lui aussi parce que lui il a connu aussi tout ce qui est placement, famille d’accueil etc… il n’avait pas encore une situation vraiment très stable. Donc j’ai été placé en urgence et après j’ai été dans un centre maternel où j’ai vécu ma grossesse. Je vomissais beaucoup, j’avais une hyper MS gravidique que j’ai su après. Je ne savais pas ce que c’était à cette époque-là, j’ai connu le terme par la suite, je vomissais matin, midi et soir. J’avais tellement l’habitude que quand je mangeais, j’allais vomir aux toilettes, et je réessayais de manger après. J’étais très mince.

J’ai eu une césarienne en urgence, je le ressentais à chaque fois, ma grand-mère me disait de ne pas dire ça, mais moi je ressentais que j’allais avoir la césarienne. Ma fille ne supportait plus les contractions, voilà pourquoi j’ai eu la césarienne. Voilà ça a été très compliqué : hyperémèse gravidique, fatigue, mais finalement j’ai eu un beau bébé. Pour la 2ème c’était mieux, c’était l’une de mes plus belles grossesses , car nous étions ensemble. On a pu redécouvrir ce qu’on n’avait pas vécu pendant la première grossesse. J’ai eu mon mari à mes côtés même s’il n’a pas été présent encore une fois lors de la césarienne car c’était une césarienne programmée la veille.

Et du coup pour elle, et bien j’ai pris des kilos, je mangeais bien. Au début, j’avais des nausées et vomissements, par la suite ça s’est stabilisé. Je mangeais bien, j’étais en forme et c’était d’ailleurs mon plus gros bébé. On a tout fait pour faire un accouchement par voie basse, mais ça n’a pas fonctionné, il ne voulait pas me déclencher, car c’était dangereux. La veille, on est venu me dire que j’allais avoir une césarienne programmée le lendemain, mais ça s’est bien passé.

Pour la troisième, j’ai tenté de savoir si c’était possible, un accouchement par voie basse encore, mais compliqué. En France, après deux césariennes, les prochains accouchements se font dans tous les cas par césarienne. On venait d’arriver en Hexagone, on était en Martinique avant donc gros changement, on est arrivé dans l’appartement de mon père, quelques mois après mon mariage civil, ce n’était pas prévu, je n’avais même pas eu mon retour de couche depuis ma 2ème fille. Quand j’ai su que j’étais enceinte, c’était beaucoup de questionnements, mon mari n’était pas spécialement prêt et moi non plus. Finalement, nous l’avons gardé, car on s’était dit que c’était notre bébé de mariage. J’avais des nausées et vomissements, mais c’était moins important que la première grossesse. Par moment ça allait et des fois non. J’ai eu une césarienne et mon mari n’a toujours pas pu être présent.

Pour la 4ème grossesse, on avait envie d’un autre enfant, on s’y était préparé. J’avais fait la paix avec la césarienne, car après ma 3ème grossesse, j’ai eu un baby blues, j’étais en dépression, j’ai tout ressorti des autres grossesses. Ma dépression a fait en sorte que je reprenne le travail, j’avais besoin de couper avec tout, mais ça m’a sauvé et heureusement que ça n’a pas impacté ma relation avec ma fille. Et j’ai ensuite fait mon cheminement vers l’acceptation de la césarienne.

Pour cette grossesse, c’était comme les dernières fois, nausées, vomissements, malaises au début, mais ça s’est globalement bien passé. Mon mari a pu être présent à l’accouchement donc c’était inoubliable. C’était la première fois que mon mari était présent alors que c’était notre 4ème enfant.

Enfin ma 5ème grossesse s’est bien passée, mais toujours avec des nausées et vomissements. Pour mes deux dernières , j’avais des risques d’accoucher prématurément, c’étaient des grossesses à risque, il fallait surveiller. Pour la petite dernière, j’ai fait une grossesse pré rupture utérine, mais heureusement j’étais déjà à l’hôpital lorsqu’elle a été détectée. Je suis tombée assez rapidement enceinte entre la quatrième et la cinquième grossesse. La cicatrice de la quatrième grossesse n’a pas eu le temps de bien cicatriser, il est recommandé d’attendre 18 mois voir plus pour tomber à nouveau enceinte.

À quoi ressemble une journée type d’une maman de 5 filles, entrepreneure et créatrice de contenu ?

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Pour commencer, j’ai une chance énorme d’avoir mon mari à mes côtés. Je n’ai pas la pression de certaines mamans dans certaines familles, c’est-à-dire stress ou même débordement. Mon mari est toujours à mes côtés depuis que nous avons eu notre dernière petite fille. Nous sommes toujours tous les deux.

Concernant la journée type, c’est lui qui dépose nos filles à l’école. Moi, je suis avec les deux petites dernières, car elles ne vont toujours pas à l’école. Ensuite, nous prenons le petit déjeuner ensemble, et je vais me préparer. Soit , je plonge tout de suite sur l’ordinateur car j’ai beaucoup de travail et je fais une pause vers 12h ou 13h en général. Ou soit je prends le temps d’être avec mon mari et on voit ce qu’on a à faire à la maison ou même au quotidien.

Les tâches ménagères sont un travail d’équipe chez nous, tout le monde met la main à la pâte. Par contre, tout ce qui est repas, c’est plus mon mari car, il est beaucoup plus à l’aise. en cuisine. Je ne suis pas trop en cuisine moi, pas parce que je déteste ça, mais mon mari a plus d’aisance en cuisine donc il fera peut-être plus de repas et moi je ferai autres choses.

Globalement, ma journée type ressemble à ça : amener les filles à l’école, travailler, effectuer les tâches ménagères, essayer de prendre du temps avec mon mari , mais avec les deux dernières, c’est compliqué. En ce qui concerne la création de contenu, c’est encore plus sportif parce qu’il faut prévoir quand faire les choses etc. Mais c’est vrai que l’ordinateur prend une grande place dans ma vie parce que je travaille beaucoup dessus.

Qu’est-ce que tu aurais aimé savoir avant d’être Maman ?

J’ai eu mon aînée très tôt, j’ai pris conscience de beaucoup de choses aujourd’hui. La vie a son lot de surprises, parfois il y a des bas. Quand j’ai été enceinte de mon aînée, j’étais vraiment dans cette optique de combler un manque d’amour, comme me l’avait dit les psychologues. J’étais vraiment mal et je n’ai pas pensé à long terme. Je me suis directement dit qu’il y aura quelqu’un qui va m’aimer et que je vais aimer toute ma vie. Je ne pensais pas au côté difficile du rôle de maman.

Mais avec du recul, ce que j’aurais aimé savoir, je dirais peut-être que le fait d’avoir un enfant , c’est un CDI à vie, dans le sens ou il faut prendre conscience que lorsque l’on veut devenir parents, c’est une énorme responsabilité qui mérite vraiment réflexion. La maternité n’est pas que rose, elle n’est pas que belle, il y a des bas. Il faut savoir qu’il y a des bas, que c’est compliqué, par exemple lorsque notre enfant est malade, ou lorsqu’il traverse la période de l’adolescence. J’aurais aimé qu’on me dise que je m’embarquais vraiment dans un aller sans retour et qu’il fallait s’accrocher. Malgré tout ça reste une chose belle et magique bien sûr, mais j’aurais aimé prendre conscience de tout ça.

As-tu une anecdote à nous dévoiler sur ta vie de maman ?

Je n’ai pas vraiment d’anecdote là maintenant, mais s’il faut raconter quelque chose de spéciale, alors je dirais qu’à la maison, c’est papa qui cuisine. Je ne suis pas la maman qui va faire des gâteaux. Je ne suis pas une maman qui est derrière les fourneaux, je fais parfois la cuisine, mais c’est rare. C’est plutôt mon mari.

Pourquoi t’es-tu lancée sur les réseaux sociaux ?

Avant j’étais sur un compte privé, j’étais sur un autre compte. J’ai toujours aimé le partage, discuter et c’est vrai qu’à l’époque où je me suis lancée sur Instagram j’aimais suivre beaucoup de maman, parce que justement j’apprenais des choses et je partageais mon expérience. J’ai aussi toujours aimé la photographie, je partageais des photos, mais je n’étais pas en public.

Le métier d’un d’influenceur lorsque l’on observe bien, c’est vraiment arriver vers 2014 ou 2015 quelque chose comme ça. Au fur et à mesure, ça a vraiment explosé. C’est vrai qu’à l’époque où j’étais sur Instagram il y avait déjà des personnes qui avaient des abonnés, mais ce n’était pas comme maintenant, c’est-à-dire qu’avant les gens s’abonnaient plus facilement parce qu’ils ne voyaient pas de concurrence tout de suite. Ils ne voyaient pas non plus la puissance du métier à ce moment. Surtout que moi je ne montrais pas tout de suite mes filles.

Puis en 2017, j’ai fait un autre compte et je me suis mise en public, je me suis dit, après avoir réfléchi avec mon mari, qu’on n’avait plus trop envie de cacher les enfants , car nous faisons très attention. Nous ne mettons pas nos enfants dans n’importe quelles situations, on fait bien attention à ça. Ce sont souvent des photos de familles, elles sont rarement seules, sinon cela arrive seulement lors d’un anniversaire par exemple ou encore lorsque l’on veut annoncer une bonne nouvelle. On essaie vraiment d’équilibrer la chose.

J’ai décidé de rendre mon compte en public aussi parce que je recevais beaucoup de demandes d’abonnements à chaque fois. J’avais un blog à l’époque où je partageais mon expérience de maman parce que j’ai toujours aimé ça. J’avais le goût du partage et puis petit à petit j’ai eu des gens qui ont commencé à s’abonner à moi. Les marques ont commencé à me voir parce que j’avais fait mon petit chemin.

Le moment où j’ai eu un déclic, c’est quand la marque Blédina nous avait contactés pour pouvoir participer à une cueillette. L’entreprise avait tout pris en charge, les billets etc. Et on s’est dit wahou, à ce moment-là on a vraiment pris conscience qu’il y a quand même quelque chose d’incroyable dans ce monde. Nous nous sommes dits que si en tant que famille nombreuse (parce qu’à l’époque on avait quand même 3 enfants) cela pouvait nous aider, alors pourquoi pas ?

De plus, nous aimons partager et on a continué par la suite. Nous essayons bien évidemment de nous appliquer un maximum, on se concentre plus au niveau des photos, et puis dans la création de contenu. C’est-à-dire que par exemple, avant on pouvait partir et faire des photos pour nous, pas spécialement pour Instagram, maintenant quand on fait des photos, c’est forcément pour nous, mais on pense forcément à mettre une photo sur Instagram, car nous sommes des créateurs de contenus.

Quel a été ton parcours capillaire jusqu’à maintenant ?

Il faut savoir que moi la première fois que j’ai défrisé mes cheveux je crois que j’étais au collège. À ce moment-là, je ne savais même pas pourquoi je voulais défriser mes cheveux. Je voyais tout le monde parler de défrisage, tout le monde faire des lissages etc. donc c’est peut-être cette raison qui m’a poussé à le faire. J’ai donc lissé mes cheveux sans réelle raison. Ensuite j’ai fait beaucoup de coupes, j’ai dû faire plus de 6 coupes sur mes cheveux.

Jusqu’en 2016, ou j’avais déjà les cheveux coupés à cette époque justement et j’avais mes copines qui revenaient de plus en plus au naturel. C’est donc une amie à moi qui un jour m’a dit « mais pourquoi tu ne reviens pas au naturel ? » et moi je trouvais que ça ne servait plus à rien non plus de faire un tas de choses sur la tête. Comme j’avais déjà les cheveux coupés, mon ami a coupé toutes les pointes qui avaient défrisés, et à la veille de mon mariage civil, du coup depuis avril 2016, précisément, je suis revenu au naturel.

Depuis que je suis revenu au naturel, j’ai quand même vécu 3 grossesses donc j’ai accepté mes cheveux. Parfois, je laissais mes cheveux en afro. Depuis j’essaie de faire de mon mieux pour prendre soin d’eux, je suis un peu une mauvaise élève, mais pour mes filles, je fais très attention.

Pour mes filles, je fais attention, je suis à cheval dessus, car c’est moi qui vais leur donner l’exemple. Mais pour moi, c’est vrai que j’ai tendance à me coucher par exemple les cheveux lâchés, pas spécialement attachés, etc. Je n’y pense pas souvent, mais c’est vrai qu’après ce retour au naturel, je suis désormais fière de mes cheveux, je les aime bouclés, lisses etc.

Comment prends-tu soin des cheveux de tes 5 filles ?

Alors pour les filles, je peux faire un à deux shampoings par mois, ça dépend vraiment . Je peux aussi faire un masque par mois. J’essaie de leur faire des nattes avant d’aller dormir par exemple. J’essaie vraiment d’alterner parce que comme je disais à mon mari quand les coiffures sont trop serrées devant ça peut les abîmer. Après je ne sais pas faire de tresses collées par exemple, mais je sais faire des vanilles donc j’essaie au maximum de faire des petites coiffures comme je peux comme des petites nattes, des petites vanilles.

Je leur fais parfois aussi des petits masques fait maison. Je commence aussi à leur faire découvrir la coiffure. Par exemple, j’ai la coiffeuse qui va venir le dimanche leur faire des vanilles à l’aide de rajouts. Depuis quelques mois, j’ai commencé cela, j’essaye de leur faire des petites coiffures protectrices.

Pour résumer, c’est un shampoing 1 à 2 fois par mois, le masque, 1 fois par mois, les petites nattes si elles ont des choux ou si elles ont les cheveux reposés, 4 grosses nattes pour pouvoir dormir et que ça ne s’emmêle pas trop et puis des coiffures protectrices.

L’accouchement par césarienne est un sujet important pour toi, est-ce que tu peux nous parler de ton engagement sur ce sujet ?

Oui, je suis maman césarisée 5 fois, je suis passé par toutes les émotions, de l’acceptation plus ou moins parce qu’on devait sauver mon bébé, ensuite l’incompréhension, puis la colère, et ensuite l’acceptation totale. Après ma 4ème fille , j’en avais marre qu’il n’y ait pas de compte, ne serait-ce que sur Instagram qui parle de la césarienne.

Je trouvais qu’il n’y avait pas assez d’informations sur la césarienne, que c’était trop un sujet tabou parce que généralement la césarienne est toujours associé à un cas de dernier recours, elle n’est pas associée par exemple à un accouchement, alors que si parce qu’on retire le bébé de notre ventre donc on accouche, mais par césarienne.

Et suite à cela, j’ai eu un moment où je me suis posée beaucoup de questions et j’ai ressenti le besoin de créer un compte pour les femmes qui comme moi qui se sentent dans l’incompréhension, seules et tout simplement pour informer les mamans ou les femmes sur la césarienne.

J’ai créé “maman.cesarisee”. Au début, je crée ce compte sans vraiment aborder une idée précise. Je me rappelle de mon premier post ou j’ai parlé du mot césarienne « qu’est-ce que c’est ? », je ne savais pas vraiment dans quoi je m’embarquais, j’ai juste voulu mettre une empreinte sur la césarienne et petit à petit j’ai commencé à me dire que je voulais vraiment tourner ce sujet de la bonne manière. J’ai donc commencé à m’informer réellement, et comme je savais qu’il me fallait des professionnels à mes côtés parce que je ne voulais pas faire de copier-coller sur Google etc… , j’ai alors fait la rencontre de mon associé maintenant, qui est sage-femme, elle s’appelle Johanna, elle est maman césarisée 2 fois aussi et c’est une cause qui est très importante pour elle aussi.

À partir de là on a commencé à mettre des posts et des sujets ensemble, et comme c’est une professionnelle de santé et que moi je sais très bien ce qui est recommandé, ce qu’on dit, ce qui est bon et vrai, on a donc commencé à donner des informations, j’ai eu l’occasion de passer sur la maison des maternelles pour raconter mon expérience ainsi que de parler de maman césarisée. Maintenant avec Johanna on accompagne les mamans césarisées ou les futures mamans césarisées.

Voilà, c’est vraiment important et c’est vrai que je suis fière de ça, c’est fou de voir comment les mamans ne s’attendent pas à avoir une césarienne. Nous avons créé des programmes, nous accompagnons les mamans, nous avons des ateliers de groupe de parole depuis peu. On continue l’éducation, on a encore d’autres projets.

Est-ce que tu as 1 ou 2 conseils à donner aux futures mamans ou aux mamans ?

Moi, le conseil que j’aurais aimé donner à toutes ces femmes, c’est surtout qu’il faut qu’elle se prépare à la césarienne, dans le sens ou même si on ne vous parle pas de la césarienne, chercher l’information. C’est vrai qu’il y a des professionnels qui vont vous dire « oui bah au pire des cas vous aurez une césarienne », oui, mais qu’est-ce qu’il va se passer au pire des cas ? Si vous n’avez pas de réponses à vos questions, n’hésitez pas à aller chercher l’information, ou à vous renseigner, parce que l’information conditionne l’esprit.

Plus vous aurez les informations et plus vous aurez du temps en tout cas pour vous préparer et assimiler les informations même si vous avez envie d’accoucher par voie basse, ce qui est tout à fait normal. Mais si un jour vous avez ce besoin, ce désir d’accoucher par voie basse et que subitement on vous dit que vous aurez une césarienne, au moins vous serez préparés. La différence, c’est qu’au moins vous aurez fait la préparation et que vous aurez moins de mal à accepter la nouvelle.

J’aimerais vraiment dire à ses mamans de se renseigner sur la césarienne, de chercher les informations, pareil pour l’allaitement, si vous avez envie d’allaiter, n’hésitez pas. Durant votre grossesse, ça va vous permettre d’avoir des outils et des éléments qui peuvent vous permettre de mieux vivre votre allaitement par la suite par exemple.

J’aimerais surtout leur dire que ce n’est pas parce que vous avez une césarienne, que vous êtes des moins que rien et que vous n’êtes pas maman. C’est très important parce qu’on a tendance à mettre des étiquettes sur les mamans césarisées. Heureusement que la césarienne existe puisque justement si elle n’existait pas, soit on serait peut-être plus de ce monde ou, soit les enfants n’auraient plus été de ce monde aussi. Il faut prendre conscience de cela et de la chance que nous avons d’avoir recours à la césarienne.

Il faut aussi être bienveillante envers soi-même , il faut se faire accompagner ou aider si ça ne va pas, parce que très souvent, on peut vivre une césarienne et on se dit « oui, mais pour nous le plus important, c’est que le bébé soit en bonne santé etc. ». Oui, un bébé en bonne santé, c’est bien, forcément, mais il y a aussi la maman. Parfois avec cette phrase ou cette culpabilité la maman va se dire bon et bien le bébé est en bonne santé, c’est le plus important, ce n’est pas grave pour moi.

Alors que non, certes il est en bonne santé, mais si toi tu ne vas pas bien il faut se faire accompagner, parce que si cette douleur n’est pas traitée alors elle restera et s’il y a un autre enfant, une autre césarienne et bien ça explose. C’est ce qui s’est passé un peu pour moi après ma 3ème grossesse, j’ai eu une explosion et je me disais, mais ce n’est pas possible, pourquoi je ne fais qu’avoir des césariennes ?

Je ne comprenais pas et j’ai eu des propos assez méchants envers moi-même. C’est important d’extérioriser ce qu’on ressent et de se faire accompagner ; parce que le lendemain on est légitime à ressentir cet échec, mais que ce n’est pas notre faute, malgré tout on est des mamans. Notre corps, c’est notre temps, il nous portera toute notre vie et on se doit de prendre soin de lui et d’être bienveillante et conciliante envers lui-même. Si vous avez d’autres questions les mamans ou futures mamans, n’hésitez pas !

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